abril 12, 2007

“Um 11 de Abril em Argel” in La Nouvelle Republique, 12 de Abril de 2007


por Mussa Acherchour

Les Etats-Unis ont connu le 11 septembre, date emblématique et annonciatrice d’un bouleversement à l’échelle planétaire ; l’Espagne a eu son 11 mars ; l’Algérie a, depuis hier, son 11 avril. La comparaison ne se limite pas à l’aspect strictement symbolique, mais tient aussi du fait que l’Etat algérien se sent touché au plus profond de ses fondements et de ses symboles de souveraineté. Car c’est la première fois qu’un attentat terroriste ait pu atteindre ce niveau-là, en ciblant le Palais du gouvernement. Et ce qu’il y a de commun entre les trois évènements cités, c’est qu’ils portent tous la même griffe, celle de l’internationale islamiste réhabilitée sous le cliquetant label d’El-Qaïda, auquel le GSPC algérien, coupé de ses relais locaux, venait tout juste d’adhérer… Pourquoi Alger et pourquoi maintenant ? Après les dernières opérations de ratissage qui avaient pris dans la sourcilière les derniers groupes actifs dans les régions de Kabylie, dont le noyau dur a été décimé et les bases démantelées dans le massif forestier de Béjaïa, les terroristes devaient riposter ailleurs, et rapidement, par des actions sanglantes. Il y a eu d’abord l’embuscade meurtrière qui a pris pour cible un convoi de l’armée dans la région d’Aïn Defla, où une dizaine de soldats seront tués ; et ce double d’attentat dans la capitale s’inscrit dans la même logique de remontée du GSPC, dont l’objectif est de démontrer qu’il gardait une grande capacité de nuisance, malgré tout ce qui s’est passé et tout ce qu’avaient rapporté les médias qui parlaient du «dernier quart d’heure» d’un groupe déconfit, acculé dans ses derniers retranchements. Par cette action spectaculaire – la plus spectaculaire en fait depuis plus de dix ans —, la branche maghrébine d’Al Qaïda réussit, à l’évidence, un coup médiatique très précieux, et par-là à briser cette image justement de groupe décimé ; puisque l’événement d’hier a été médiatisé et suivi en direct dans le monde entier, et ressuscite, du coup, le «syndrome du terrorisme en Algérie qui n’était plus à la Une» des médias internationaux depuis belle lurette. Vu de l’extérieur, El-Qaïda — ou ce qui s’y apparente — semblait comme contrainte d’intensifier ses actions dans la région du Maghreb, sans doute pour obtenir la grâce et la reconnaissance de ses maîtres d’Orient, après s’être rebatipsée et mise au service du djihad. Il faut noter, au passage, que le double attentat d’Alger survient juste au lendemain d’un double attentat qui avait secoué la ville de Casablanca au Maroc, revendiqué par la même nébuleuse. Ce qui prouve, encore une fois, que toute la région est dans le collimateur de ce réseau transnational. Au plan interne, ces attentats vont certainement avoir des répercussions directes sur le processus électoral en cours, à la veille du coup d’envoi de la campagne électorale. Et c’est ce qui est inquiétant. Ces groupes radicaux, ayant déjà rejeté l’offre de la réconciliation nationale, gagneraient à ce que cette consultation ne soit pas un succès. Il faut donc s’attendre à ce que les discours de campagne soient réadaptés à l’aune de ce qui s’est passé hier à Alger. Et, plus important encore, il faut s’attendre à ce que le pouvoir en place repense toute sa démarche politique pour la recentrer sur une nouvelle vision en matière de lutte antiterroriste. Il n’y a eu ni «ultime bataille» ni terrorisme résiduel, il faudra désormais composer avec cette terrible réalité qui a frappé aux portes du gouvernement.
http://www.lanouvellerepublique.com/actualite/lire.php?ida=49582&idc=126&date_insert=20070412
JPTF 2007/04/12

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