abril 12, 2007

“Os argelinos enfrentam de novo o terrorismo” in Le Monde, 12 de Abril de 2007


Un mot d'ordre ressort des éditoriaux de la presse algérienne, jeudi matin, au lendemain des attentats qui ont frappé Alger : "Ne pas céder". C'est d'ailleurs le titre de l'édito du quotidien El Watan qui rappelle que "les Algériens ont su résister, dans les années 90, à la machine de guerre du terrorisme islamiste avec héroïsme et une extraordinaire abnégation" et affirme : "Ils sont en mesure de le faire à nouveau. [...] Ils craignent, par contre, le renoncement, la faiblesse, les compromissions de ceux chargés de faire sortir l'Algérie de la crise. Il est temps pour l'Etat algérien, au risque de plonger le pays dans une grave crise politique et morale, de déterminer, une fois pour toutes, une politique claire d'éradication du terrorisme. La politique de la main tendue a ses limites. Nous le vivons. Il ne faut surtout pas sous-estimer l'impact désastreux des attentats d'hier sur l'état de l'opinion algérienne. Les Algériens ont besoin, aujourd'hui, plus que jamais d'un Etat fort, qui combatte le terrorisme avec fermeté." "Le terrorisme a récidivé, mais ses répliques resteront vouées à l'échec, parce que le peuple algérien refusera toujours de se laisser abattre, de plier devant des exigences criminelles" , renchérit le quotidien gouvernemental El Moudjahid dans un éditorial intitulé Cette paix qui dérange !

"ON PENSAIT NAÏVEMENT QUE LA CAPITALE ÉTAIT SÉCURISÉE"
Faire pression sur l'opinion, c'est bien là l'objectif de ces attentats. C'est "un message aux Algériens pour démissionner face à la vie. Capituler face à la fatalité", explique La Liberté. "Les attentats d'Alger, sanctuaire sécurisé jusque-là, contre le symbole même du pouvoir politique, sont destinés à maintenir les Algériens sous le joug de la peur et de la résignation", explique le journal. Car les terroristes ont frappé là où on ne les attendait pas. "Comment en sommes-nous arrivés à relâcher les mailles de la sécurité au point de ne rien voir venir, particulièrement lorsque nous sommes à la veille d'une importante campagne électorale qui s'annonce périlleuse ?" , interroge Le Quotidien d'Oran. "On pensait naïvement que le cœur battant de la capitale était sécurisé. Et que le quartier dans lequel est implanté le Palais du gouvernement est aussi sûr et imperméable à toute infiltration, à toute incursion, que l'est la célèbre zone verte de Baghdad. Jamais, au grand jamais, jusque dans les années dramatiques du terrorisme, une institution nationale n'a eu à subir une attaque terroriste aussi foudroyante. Excepté peut-être celle perpétrée, en 1995, contre le commissariat du boulevard Amirouche", rappelle L'Expression. Mais Alger, souligne le quotidien, c'est aussi les "portes de l'Europe". "Que l'on soit à Tanger, à Alger ou à Tunis, le hasard géographique, s'il en est, fait que l'Espagne, la France et l'Italie ne sont qu'à quelques encablures du Maghreb", indique le journal.

LUTTE COMMUNE CONTRE LA MENACE D'AL-QAIDA DANS LE MAGHREB
Bien sûr, le spectre d'Al-Qaida fait ressurgir toute une histoire récente : "Les Etats-Unis ont connu le 11 septembre, date emblématique et annonciatrice d'un bouleversement à l'échelle planétaire ; l'Espagne a eu son 11 mars ; l'Algérie a, depuis hier, son 11 avril. La comparaison ne se limite pas à l'aspect strictement symbolique, mais tient aussi du fait que l'Etat algérien se sent touché au plus profond de ses fondements et de ses symboles de souveraineté", développe La Nouvelle République. Et puis, rappelle La Tribune, ces attentats surviennent au lendemain de ceux de Casablanca. Cette série noire vient "confirmer une nouvelle fois, et plus que jamais peut-être, la capacité d'Al-Qaida d'agir n'importe où et à n'importe quel moment dans le Maghreb" et de "menacer d'instabilité toute une région, de l'Algérie à la Mauritanie, en passant par le Maroc, la Tunisie ou la Libye". "D'où la logique qui veut qu'à menace commune, une lutte commune qui passerait par plusieurs actions en concertation. Reste à savoir si dans la configuration actuelle d'une UMA [Union du Maghreb arabe] où les intérêts des pays membres ne sont pas toujours les mêmes, voire divergents, la lutte contre une menace commune est susceptible d'être perçue avec le même regard".
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JPTF

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