abril 28, 2007

“A oposição turca pede a anulação da eleição presidencial” in Le Monde, 28 de Abril de 2007


Abdullah Gül, candidat du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, n'a pas obtenu suffisamment de voix, vendredi 27 avril, au premier tour de scrutin au Parlement pour être élu président. Le ministre des affaires étrangères a obtenu 357 voix, alors qu'il lui en fallait 367 sur un total de 550 sièges, soit deux tiers du Parlement, pour être élu. Un deuxième tour a été fixé à mercredi, mais le principal parti d'opposition turc a déposé un recours devant la Cour constitutionnelle pour demander l'annulation de l'élection, le quorum ne semblant pas atteint. Un journaliste de Reuters a constaté que 360 députés étaient présents pour le vote. Or selon Haluk Koc, député du Parti républicain du peuple (CHP), principale formation laïque d'opposition, les deux tiers du Parlement doivent aussi être présents pour que le scrutin soit valide. "Le président du Parlement n'a pas accédé à notre requête d'un décompte des députés présents à l'Assemblée pour le vote. Il est évident qu'il n'y avait pas les 367 élus requis et c'est pourquoi nous saisissons la Cour", a expliqué Haluk Koc. La Cour a indiqué qu'elle s'efforcerait de se prononcer d'ici à mercredi. Si elle invalide le scrutin, le premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, devra convoquer des élections législatives anticipées. Le chef de l'Etat sortant, Ahmet Necdet Sezer, conserverait ses fonctions à titre provisoire dans l'attente de l'élection de son successeur par la nouvelle Assemblée. Si, en revanche, elle donne raison au gouvernement, M. Gül devrait l'emporter au troisième tour, fixé au 9 mai, car alors il n'aura besoin que de la majorité simple, soit 276 voix, ce que l'AKP peut obtenir sans aucun problème.

CONTRE L'ÉLECTION D'UN CANDIDAT ISSU DE LA MOUVANCE ISLAMISTE
Le CHP et deux petits partis de l'opposition de centre droit, le Parti de la juste voie (DYP) et le Parti de la mère patrie (ANAP), avaient fait savoir juste avant la réunion du Parlement que leurs députés boycotteraient le scrutin. L'objectif de ces formations est d'empêcher l'élection à la présidence du candidat présenté par l'AKP, le ministre des affaires étrangères Abdullah Gül, un ex-islamiste. L'élite laïque de Turquie, notamment l'état-major militaire et l'appareil judiciaire, craignent que l'élection d'un membre de l'AKP à la présidence ne menace la stricte séparation entre religion et Etat héritée du fondateur de la Turquie moderne, Mustafa Kemal Atatürk. L'armée et M. Sezer mènent ainsi depuis plusieurs semaines une vaste campagne de défense des principes laïques de la République turque, ce qui, selon certains observateurs, a incité M. Erdogan à ne pas briguer lui-même la présidence. Des centaines de milliers de personnes ont ainsi manifesté contre l'AKP le 14 avril à Ankara. La candidature d'Abdullah Gül revêt un caractère historique car il pourrait devenir le premier chef d'Etat de la Turquie moderne issu de la mouvance islamiste, alors que ce poste est généralement occupé par un défenseur de la laïcité.
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3210,36-903046@51-895736,0.html
JPTF 2007/04/28

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