DOSSIER
L'ombre du terrorisme islamiste plane sur l'Europe
Trois terroristes présumés qui avaient planifié des attaques de grande envergure ont été arrêtés en Allemagne. Peu de temps auparavant, huit terroristes présumés en contact avec Al Qaïda avaient été arrêtés au Danemark. Le terrorisme islamiste prend-t-il une nouvelle dimension en Europe ? Cette dernière est-elle capable d'y faire face ?
Die Welt (Allemagne)
Selon Jacques Schuster, l'Allemagne constitue une cible terroriste pour musulmans établis depuis longtemps dans le pays. "Pas de malentendu : la majorité de la population islamique n'a rien à voir avec les extrémistes. Il convient toutefois de faire la constatation suivante : les musulmans radicaux prennent principalement l'Europe pour cible parce qu'ils peuvent s'y déplacer en toute liberté et trouver facilement de nouvelles recrues. (...) C'est précisément pour cette raison que ces personnes ne doivent plus avoir le droit de circuler librement. Les activités des services secrets et une pression sociale exercée par l'environnement musulman peuvent permettre d'affaiblir le milieu des sympathisants. Pour cela, le gouvernement doit instaurer des contraintes d'intégration plus sévères. Les sociétés parallèles, même pacifiques, ne sont pas tolérables."
Politiken (Danemark)
L'arrestation de terroristes présumés au Danemark montre une nouvelle fois que le terrorisme est un phénomène idéologique qui ne disparaît pas automatiquement lorsque l'intégration économique et sociale s'améliore, écrit le journal. "Que faut-il donc faire ? Une réponse appropriée au terrorisme implique une stratégie d'attaque et de défense. La stratégie d'attaque nécessite un travail efficace de la police au plus haut niveau, en collaboration étroite avec l'UE et d'autres partenaires internationaux. La défense est plus compliquée : il s'agit surtout de ne pas concéder aux terroristes la victoire à laquelle ils aspirent. (...) Ils ne pourront sortir vainqueurs que si nous nous laissons intimider et que nous accordons du crédit à leur idée d'un combat à mort entre les civilisations, en abandonnant les principes de l'Etat de droit, par exemple."
Der Standard (Autriche)
Alexandra Föderl-Schmid regrette l'absence d'une stratégie de lutte contre le terrorisme à l'échelle européenne. Elle revient sur la démission de Gijs de Vries, coordinateur antiterroriste de l'UE, en mars dernier. "Le manque de moyens était très frustrant. En effet, le coordinateur n'avait pas accès aux informations de la police européenne. (...) Voilà qui révèle un problème fondamental : les pays de l'UE ne sont pas vraiment emballés par une collaboration étroite dans ce domaine. Le seul élément concret est le mandat d'arrêt européen. Ce sont surtout les services secrets qui ne veulent pas partager leurs informations, et la situation n'est pas prête de changer. Car les renseignements, c'est le pouvoir. Tant qu'il en sera ainsi, les terroristes pourront tirer parti de cette situation pour se déplacer de pays en pays, voire monter les Etats les uns contre les autres."
HVG (Hongrie)
Imre Keresztes constate que l'organisation terroriste Al Qaïda a certes été affaiblie, mais que ses organisations satellites et ses sympathisants sont plus actifs que jamais. "Le combat sans merci livré par le monde contre Al Qaïda, la véritable chasse aux sorcières menée contre ses dirigeants et l'élimination de ses sources de financement ont considérablement affaibli l'organisation. Il y a six ans, Al Qaïda était directement à l'origine des attaques terroristes. Aujourd'hui, c'est plutôt une sorte de secte qui donne des directives idéologiques à des organisations satellites plus ou moins indépendantes. Selon les experts de sécurité arabes, la communication ne se fait plus par l'intermédiaire des mosquées ou des écoles coraniques, mais par Internet."
http://europe.courrierinternational.com/eurotopics/article.asp?langue=fr&publication=06/09/2007&cat=DOSSIER
JPTF 7/09/2007
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