setembro 26, 2007

"Face a um Irão nuclear miliar o que fazer?" in Libération, 26 de Setembro de 2007

Une certitude: selon tous les experts, au rythme actuel, dan deux ans, Téhéran aura la maîtrise du nucléaire. Face à ce danger Washington avance des options militaires si les sanctions de l’ON ne font pas plier un pouvoir iranien désuni. Six questions-réponse pour examiner cette alternative
L’Iran continue de construire des «cascades» de centrifugeuses nécessaires à la production d’uranium enrichi - elle en disposerait d’une dizaine, pour un total de 1 640 machines. De son côté, Téhéran prétend disposer de 3 000 centrifugeuses, ce qui, en théorie, lui permettrait de fabriquer une bombe par an. Mais, pour cela, il lui faut enrichir l’U-235 (destiné au réacteur nucléaire) à 90 %, et non à 4 % comme actuellement.
Existe-t-il une «solution militaire» à la crise nucléaire iranienne ?
C’est ce que laisse entendre l’administration américaine, et, récemment, Sarkozy et Kouchner. Si attaque il devait y avoir, il s’agirait essentiellement de frappes aériennes conjuguées à des actions menées par les forces spéciales. Une «invasion» terrestre de l’Iran, comme celle de l’Irak en 2003, semble totalement exclue. Deux pays sont militairement capables de conduire ces frappes aériennes : les Etats-Unis et Israël - la France et la Grande-Bretagne possèdent des capacités offensives nettement plus réduites.
La première difficulté est d’identifier clairement les cibles: lesquelles faut-il détruire pour stopper le programme nucléaire iranien ou pour déstabiliser le régime, en particulier les Gardiens de la révolution qui constituent son bras armé ? Il existe aussi un risque de contamination radioactive en cas de frappes directes de matériel fissible. Dans toutes les hypothèses, une seule frappe ne serait pas suffisante : il ne s’agit donc pas de rééditer le bombardement de la centrale nucléaire irakienne de Tamouz, conduit par l’aviation israélienne en juin 1981.
Autre difficulté : les Iraniens se préparent à une telle attaque. Ils ont donc dispersé leurs sites, les ont renforcés en les enfouissant, parfois sous des tonnes de béton. Enfin, ils ont développé des défenses sol-air. Dernier problème: si des frappes aériennes anéantissent ou réduisent les capacités nucléaires de l’Iran, Téhéran ne restera pas sans réagir. Les cibles potentielles sont nombreuses: l’US Army est en Irak, en Afghanistan et dans le Golfe. En cas d’implication d’Israël, c’est le front du Liban qui pourrait se «rallumer» via le Hezbollah. Comme en Irak, le déroulement des premières heures d’une opération militaire est assez prévisible. Pour les suivantes, c’est beaucoup moins sûr…
Où se situe la «ligne rouge» ?
Il y a plusieurs lignes : diplomatique, technologique, militaire… La plus communément admise par les experts, c’est lorsque l’Iran aura accumulé assez de matière fissile pour fabriquer une bombe. Un horizon qui devrait être atteint en 2009 si Téhéran poursuit son programme au rythme actuel.
Les sanctions du Conseil de sécurité sont-elles efficaces ?
Même si elles ont une portée limitée, les deux résolutions du Conseil de sécurité, la 1737 et la 1747, adoptées à l’unanimité en décembre 2006 et mars 2007, ont déjà sérieusement affecté l’économie iranienne, comme le soulignait un rapport du FMI publié en mars. C’est le secteur financier qui est le plus touché. Parallèlement, la réduction des investissements étrangers dans le secteur pétrolier va aggraver la baisse de la production - estimée à 5 % par an, selon Akbar Torkan, directeur de la compagnie iranienne Pars Oil and Gas. Le secteur du raffinage, capable de ne répondre qu’à 60 % de la demande intérieure, est, lui aussi, affecté. Fin juin, un plan de rationnement de l’essence a été instauré, provoquant des émeutes à Téhéran. Par ailleurs, l’augmentation des primes d’assurance à l’exportation a entraîné le renchérissement des produits importés par Téhéran. D’où une hausse de l’inflation, estimée à présent à 40%. Une troisième résolution pourrait encore aggraver la situation, mais ni la Russie ni la Chine n’y sont favorables. D’où la volonté de Paris de contourner l’ONU par des sanctions prises dans un cadre européen.
Face aux sanctions et aux menaces, le régime iranien serre-t-il les rangs ?
Il apparaît au contraire divisé, même s’il maintient une unité de façade. Ainsi, les ex-présidents Rafsandjani et Khatami sont soucieux d’éviter l’isolement de l’Iran. Dans l’ensemble, le régime craint une intervention militaire que ne semble pas redouter, en revanche, le président Ahmadinejad. C’est dans ce contexte qu’il faut replacer la déclaration de Kouchner, dont on peut imaginer qu’elle était destinée à inquiéter le pouvoir iranien.
http://www.liberation.fr/actualite/monde/280834.FR.php
JPTF 2007/09/26

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